Fiido D3 : un bon vélo électrique compact à petit prix !

Alex
Rédigé le 17 mars 2019
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Le Fiido D3 est un vélo électrique compact, partiellement pliable, qui se destine en priorité à des usages urbains ou à l’intermodalité et présente une poignée d’accélérateur permettant d’avancer sans pédaler. Vendu moins de 500 euros depuis la Chine, il est testé ici dans sa variante Shifting, munie d’un dérailleur à six vitesses. Vous allez voir que cet élément de confort bienvenu, inhabituel sur un segment de marché aussi compétitif, complète un tableau globalement réussi. Parmi les différents vélos électriques pliants munis d’un « mode scooter », le Fiido D3 est notre coup de cœur du moment.

Bon plan 28 février : le D3 dans sa version avec dérailleur est proposé chez Gearbest à 490 euros, frais de port compris, avec une livraison rapide en deux à cinq jours depuis la Pologne !

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Un vélo pas tout à fait homologué

Le « mode scooter » du Fiido D3 fait évidemment partie des arguments qui donnent envie de s’intéresser à cet engin mais il faut savoir que sa présence pose un problème de conformité avec la réglementation actuelle. Pour rentrer dans la catégorie des Vélos à Assistance Electrique (VAE), utilisables sans immatriculation sur la voie publique, les cycles à moteur doivent en effet se cantonner à 25 Km/h et 250W, mais ils doivent aussi n’actionner leur moteur qu’en complément de l’effort physique du cycliste. Avec une poignée d’accélérateur, on rentre dans la catégorie des véhicules terrestres à moteur qui sont soumis à des obligations différentes, ce qui peut soulever des problèmes en cas de litige autour d’un accident. Ces vélos sont donc interdits sur la voie publique sans homologation et doivent donc être utilisés en connaissance de cause !

Fiido D3 vue de dessus

Fiido D3 : les présentations

Nos lecteurs les plus assidus s’en souviennent : nous avons eu l’occasion de tester en mai dernier le premier vélo de la marque, le Fiido D1. Quelques semaines après la publication de notre test, la marque a dévoilé deux nouvelles références, les Fiido D2 et Fiido D3. Le D2 se présente comme une version légèrement améliorée du D1, tandis que le D3 adopte un positionnement légèrement différent.

Cette fois, le vélo ne s’articule pas autour d’un cadre pliant : il adopte une structure fixe, mais propose tout de même une charnière au niveau du guidon, ce qui permet d’abaisser très facilement ce dernier. Voilà pourquoi nous ne parlons pas vraiment de vélo pliant, mais plutôt de vélo électrique compact.

Fiido D3 replié

Avec seulement 120 cm de long, ses roues de 16 pouces (environ 41 cm), son guidon escamotable et sa tige de selle amovible, le Fiido D3 présente un encombrement limité qui permet de le charger dans un coffre de voiture, ou de le stocker dans l’entrée d’un petit appartement. C’est principalement pour répondre à cet objectif de compacité que le constructeur a choisi ce cadre très bas, pratique pour enfourcher le vélo sans avoir à lever la jambe.

Si les dimensions sont réduites, le poids reste tout de même un élément à prendre en compte : accusant 16,5 Kg sur la balance, le Fiido D3 n’est pas forcément agréable à porter dans des escaliers. Il est un peu plus léger que le D1, mais un peu plus lourd que le QiCycle EF1.

Comme tous les vélos compacts, le D3 ne conviendra pas particulièrement aux personnes très grandes, mais il a le mérite de permettre un léger réglage du guidon en hauteur, en complément de la quinzaine de centimètres de débattement proposée au niveau de la tige de selle.

Le pliage du guidon se réalise en deux temps : il faut d’abord desserrer l’attache rapide de la potence pour faire pivoter l’axe du guidon vers l’avant, de façon à donner du mou au faisceau de câbles. On desserre ensuite la poignée située en bas de guidon pour que la potence vienne se rabattre le long de la fourche.

Fiido D3 serrage rapide

Les caractéristiques du Fiido D3

Le Fiido D3 est décliné en deux variantes : le D3 standard avec un pignon unique (comme le D1), et le D3 Shifting, qui embarque un dérailleur six vitesses signé Shimano. C’est cette deuxième version qui nous occupe aujourd’hui. Le modèle le plus courant est équipé d’une batterie 7,8 Ah, mais il arrive qu’on croise chez certains marchands un modèle moins cher de capacité inférieure, à seulement 5,2 Ah. Si l’autonomie est un critère important pour vous, prenez donc bien soin d’opter pour la version 7,8 Ah.

Pour le reste, le Fiido D3 adopte un moteur électrique brushless 250W. Dissimulé dans la roue arrière, il est censé pouvoir emmener le vélo jusqu’à 25 Km/h, avec une charge utile allant jusqu’à 120 Kg. Le freinage est assuré par deux freins à disque (avant et arrière) actionnés par des câbles. Dans la version D3 Shifting, la transmission est composée d’un plateau de 52 dents et d’un dérailleur Shimano Tourney à six vitesses avec manette au guidon, associé à une cassette MF-TZ500-6. Rien d’exceptionnel, mais il s’agit d’un équipement courant, facile à réparer ou à remplacer en cas de problème.

Fiido D3 transmission

Le reste de l’équipement se compose de garde-boues avant et arrière, complétés par une petite bavette du plus bel effet. A l’avant, on trouve un phare LED qui s’actionne depuis un bouton dédié au guidon, mais il n’y a pas de feu stop, l’arrière doit se contenter d’un catadioptre.

Au guidon, on retrouve une poignée d’accélérateur intégrée du côté droit, tout près de la manette de dérailleur. Compte tenu de cet accélérateur, le Fiido D3 propose des freins inversés : c’est le levier de gauche qui actionne le frein arrière, comme sur un deux roues motorisé.

Fiido D3 accélérateur et manette de dérailleur

A gauche, on trouve les boutons dédiés au phare et au klaxon, ainsi qu’un petit boîtier faisant office d’ordinateur de bord. Pas d’écran, il faut se débrouiller avec un système de LED pour estimer la charge batterie restante et naviguer entre les trois modes d’assistance proposés. Fiido n’a pas gardé sur le D3 le support pour smartphone et le système de verrouillage par clé de contact du D1, dommage !

Sur le corps du vélo, on remarque que l’électronique prend place dans un boîtier dédié, fixé le long de l’axe de la tige de selle. La batterie, non amovible, est quant à elle insérée dans le tube principal du cadre. La prise de recharge est située au niveau du boîtier externe. Bonne nouvelle : on évite pour une fois le petit cache en plastique mou qui finit toujours par tomber et se perdre. Le Fiido D3 protège son connecteur à trois broches grâce à une petite plaque pivotante qui vieillira certainement mieux, même si elle n’est pas forcément 100% hermétique.

Fiido D3 recharge

FiidoD3 : performances et confort de conduite

Après ces présentations détaillées, il est temps d’enfourcher la bête ! Le vélo s’allume très simplement via une pression longue sur le bouton central du boîtier de contrôle. Les boutons + et – permettent de régler le niveau d’assistance entre low, medium et high… et c’est à peu près tout !

L’assistance au pédalage est activée par défaut, dès que le vélo est allumé. Il suffit de commencer à rouler pour que le moteur s’enclenche et assiste le conducteur. En mode Low, le moteur soutient jusqu’à environ 12 Km/h, contre 16 ou 17 Km/h en mode intermédiaire. En High, l’assistance est sensible jusqu’à environ 21 Km/h sur du plat. Il est possible de rouler plus vite, mais c’est à la force des jambes…

Fiido D3 vue de haut

… à moins que vous optiez pour le mode « scooter », en actionnant la poignée d’accélérateur située sous la main droite. Dans ce cas, inutile de pédaler : le vélo accélère de lui-même jusqu’à atteindre une vitesse de pointe de l’ordre de 26 à 27 Km/h.

Contrairement au D1, le Fiido D3 n’intègre pas de sélecteur pour passer d’un mode à l’autre. L’utilisation n’en est que plus intuitive : on actionne la poignée quand on veut profiter pleinement du moteur, et pour le reste on se contente de l’assistance au pédalage, douce et progressive.

A l’usage, il faut cependant s’accommoder d’une latence importante au déclenchement de l’assistance, que ce soit au démarrage ou lors des reprises après une phase de roue libre. Elle est d’environ une seconde, et se fait sentir au pédalage comme à la poignée d’accélérateur. Dit autrement : le moteur ne s’enclenche pas dès le premier tour de pédale comme sur un vélo muni d’un véritable capteur de force. Rien de bien gênant une fois qu’on a pris l’habitude, mais mieux vaut le savoir si l’on décide par exemple de faire appel au moteur pour un dépassement précis.

Fiido D3 roue arrière

En montée, le moteur montre assez vite ses limites : on retombe donc assez vite en mode assistance, avec l’agrément que procurent les six vitesses accessibles. Sur du plat, le dérailleur est en revanche moins indispensable : on peut bien sûr passer sur un pignon plus grand pour limiter l’effort au démarrage, mais en pratique on arrive tout à fait à démarrer sur le plus grand braquet, même sans assistance.

On profite tout de même d’un développement appréciable par rapport à certains modèles concurrents qui donnent très vite l’impression de « mouliner » pour dépasser les 20 Km/h. Ici, on reste bien sûr très loin d’un vélo « standard », mais on peut tout à fait envisager de rouler quelques kilomètres à la force des mollets sans avoir l’impression de s’épuiser dans le vide.

Fiido D3 cadre et phare

Autonomie du Fiido D3

En pratique, le Fiido D3 dans sa version 7,8 Ah nous a permis de réaliser près de 20 Km en mode « scooter » (sans pédaler), ce qui correspond au scénario où la puissance demandée au moteur est la plus importante. En assistance au pédalage, on peut donc raisonnablement doubler cette distance, c’est-à-dire rouler environ 40 Km en comptant sur le soutien de la batterie.

Il faut toutefois préciser que le Fiido D3 n’a ni compteur, ni écran, ce qui signifie que vous devrez utiliser un smartphone, une montre GPS ou un autre appareil si vous souhaitez mesurer votre vitesse ou déduire l’autonomie restante de la distance déjà parcourue.

Fiido D3 compteur

Le niveau de batterie se matérialise par un système d’affichage à quatre LED sur le boîtier fixé au guidon. Le problème, comme souvent sur les engins chinois premier prix, c’est que l’affichage se base sur la tension mesurée en direct à la sortie de la batterie. Le niveau de la batterie descend donc littéralement à vue d’œil quand on sollicite fortement le moteur, notamment sur les phases d’accélération, avant de se rétablir quand on passe en roue libre ou quand on s’arrête. Avec un peu d’habitude, on arrive à évaluer le niveau de batterie restant, mais la situation peut se révéler plus complexe si on décide de partir pour un trajet qui flirte avec l’autonomie maximale du vélo.

Conclusion : notre avis sur le Fiido D3

Nous vous le disions en intro : compte tenu de son tarif inférieur à 500 euros, le Fiido D3 présente un bon rapport qualité prix. A l’usage, le vélo se révèle confortable et facile à manipuler. Il dispose d’équipements bienvenus (dérailleur six vitesses pratique pour les montées, phare avant garde-boues) qui évitent d’avoir à chercher des accessoires en option. Une fois habitué à la latence, l’assistance est agréable, même si l’on regrette de ne pas profiter du même niveau de puissance que celui dont on dispose quand on tourne la poignée d’accélérateur sans pédaler.

Fiido D3 roue avant garde boue bavette

Du côté des limites, on regrette l’absence de compteur, qui ne représente pourtant qu’un surcoût marginal au regard des autres composants, mais aussi le mode de calcul « instantané » de l’autonomie, qui complique la lecture. On aurait également aimé que le moteur donne un peu plus de couple, surtout dans les côtes. La présence d’un vrai feu stop aurait également été bienvenue.

En définitive, le D3 nous semble particulièrement bien coller pour des usages quotidiens de type domicile travail, sur lequel ses lacunes ne se montreront pas gênantes !

Gearbest propose en ce moment un tarif particulièrement attractif sur le Fiido D3 : comptez 470 euros frais de port compris avec une livraison lente (de l’ordre de deux mois) depuis la Chine.

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