Monsieur Flex part pour un tour du monde en gyroroue
Thomas Belli, dit Monsieur Flex, s’élancera dimanche 4 août pour un périple inédit : un tour du monde en gyroroue qui l’emmènera de Paris à Tokyo en passant par Moscou, Pékin, Los Angeles ou Vancouver. Pourquoi et comment se lance-t-on dans une telle aventure ? Un an après notre précédent entretien dédié à son tour de France et à seulement quelques jours du grand départ, il nous raconte.
Salut Monsieur Flex. À quand remonte l’idée de ce tour du monde en gyroroue ?
L’envie est venue dès la fin de mon tour de France. Deux jours après être rentré, j’avais déjà envie de repartir. J’ai commencé à regarder un peu les itinéraires possible, des vidéos de voyage à vélo… et assez vite je suis tombé sur l’idée de faire Paris Pékin par la route de la Soie. Certains pays sont compliqués sur le trajet, donc je me suis orienté sur un itinéraire un peu différent, avec un passage par la Russie et le Transsibérien pour aller jusqu’à Pékin. Quand on en est là, pourquoi ne pas aller plus loin ? J’ai donc envisagé de faire la boucle complète. J’ai pris ma décision en septembre en octobre, et demandé un rendez-vous à mes responsables pour leur annoncer que j’avais besoin de prendre une année sabbatique pour faire le tour du monde en roue !
Il y a de très grandes distances, des océans à traverser…. comment se déroulerait ce tour du monde ?
Je vais commencer par la traversée de l’Europe en gyroroue, l’idée serait d’arriver au moins jusqu’à la frontière entre la Lettonie et la Russie. Après, c’est moins évident, j’aimerais bien pouvoir atteindre Moscou en roue, mais je ne sais pas dans quelle mesure ce sera possible. Ça dépend de la nature des routes, mais aussi du calendrier. Le visa russe est limité à 30 jours, donc il faudra certainement que j’adapte les moyens de transport pour tenir compte de ce délai. A Moscou, je prends le Transmongolien pour aller jusqu’à Pékin, en espérant bien pouvoir m’arrêter pour rouler et découvrir quelques villes sur le trajet. Ensuite, la Chine, l’Asie du Sud-Est, le Japon, puis les Etats-Unis, le Canada et le retour en Europe de la Norvège jusqu’à la France.
Tous ces pays tolèrent-ils l’usage de la roue ?
En Europe, on essaie de légiférer et plusieurs pays ne sont pas forcément très ouverts à la roue. La Suisse, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas seront peut-être compliqués. Ensuite, il y a peut-être le Japon, où apparemment la roue n’est pas un truc courant, peut-être qu’ils considèrent que c’est interdit, je ne sais pas. Ensuite, l’Asie, les Etats-Unis et le Canada ne devraient pas poser de problèmes. On me demandera certainement ce que je fais là avec ma roue et mon sac à dos, mais ça ne devrait pas aller plus loin !
C’est quoi le plus difficile dans la préparation d’un tel road trip ?
Je dirais que c’est l’organisation générale du voyage avec la prise en compte des visas et des conditions météo, histoire de pas se retrouver dans le mauvais pays au mauvais moment. Les visas sont une vraie difficulté : comme les durées de validité sont assez courtes, on ne peut pas anticiper. Je vais donc devoir m’arrêter dans certains pays pour faire le visa du pays suivant. Pour l’instant, je n’ai d’ailleurs aucun visa alors que je pars dimanche ! Sur ce point, j’ai la chance d’avoir le soutien de Mobility Urban qui m’accompagne sur tous les aspects pratiques, comme l’envoi de la roue par avion fret pour aller du Japon aux Etats-Unis.
Côté matériel, tu pars avec une KS18XL et un sac à dos ?
Oui, c’est une roue endurante que je connais bien. En Chine, je devrais d’ailleurs m’arrêter à Shenzhen pour aller visiter l’usine KingSong, rencontrer les équipes et rouler avec des wheelers de là-bas. Pour le reste, je pars avec un gros sac à dos, comme pour mon tour de France. La nouveauté, c’est que j’emmène de quoi bivouaquer en cas de besoin, et des médicaments en plus de la crème solaire et des produits anti-moustiques !
On veut pas te porter la poisse mais qu’est ce qui se passe en cas de problème avec la roue ?
J’emmène une chambre à air, une bombe anti-crevaison et de quoi démonter la roue, _a devrait me permettre de gérer les problèmes les plus courants. Ensuite, s’il faut une réparation plus importante, je contacterai Mobility Urban ou KingSong et on verra ce qu’on peut faire. L’un des avantages de la roue à ce niveau, c’est que ça reste un engin compact : si je suis en rade, je peux me faire prendre en stop.
Pour ton tour de France, tu avais de nombreuses étapes prévues chez des wheelers de tout le pays. Là, ça sera forcément plus incertain ?
J’ai adoré être hébergé tout au long du tour de France, mais ça soulevait aussi une contrainte, je devais respecter un planning. Là, j’ai plus envie de voyager au gré des rencontres ou de la météo, pouvoir rester plusieurs jours au même endroit, ou faire un détour parce qu’on me dit que quelqu’un va pouvoir m’héberger 50 km plus loin. J’ai déjà reçu plein de propositions d’aide et de contacts de la part de wheelers qui ont de la famille à l’étranger, c’est génial.
Tu penses que la roue sera un facilitateur pour les rencontres ?
En général, la roue intrigue, alors si en plus j’arrive avec la barbe et un gros sac à dos, il y a des chances que les gens aient envie de discuter, oui ! En France, j’avais vraiment eu que de bonnes surprises à ce niveau, avec des personnes intéressées et prêtes à aider. J’ai foi en l’humanité, je suis sûr que ce sera pareil pour le tour du monde !
Côté budget comment ça se passe ?
J’ai la chance d’avoir plusieurs entreprises qui me suivent. Outre KingSong et Mobility Urban, je suis assuré sur tout le voyage avec ma roue par Wizzas. J’ai un boîtier de connexion à Internet fourni par la société belge Wyfibox qui va me permettre de rester connecté tout au long du voyage. J’ai aussi reçu le feu de freinage Cosmo Bike de Cosmo Connected. J’ai aussi reçu le soutien des Wheelers de Lorraine, qui ont créé une cagnotte pour mon voyage et m’ont nommé membre d’honneur de leur asso ! Je suis enfin partenaire de l’association Fée Kdo, qui recueille des fonds pour l’institut Curie et la recherche contre le cancer. Pour le reste, je voulais ne pas être redevable à un sponsor, j’ai donc mis de l’argent de côté, vendu ma voiture, rendu mon appartement…. ça me permet de partir avec un peu moins de 10 000 euros.
On voit de plus en plus de wheelers s’engager dans des road trips au long cours, mais le tour du monde est à notre connaissance une première. L’occasion de faire passer un message, alors qu’on attend le décret censé réglementer l’usage des engins électriques ?
On a des machines de plus en plus endurantes, on peut donc naturellement se projeter sur de plus longs trajets, c’est une façon de rappeler que la wheel est à la fois un plaisir et un vrai moyen de déplacement ! Avant, on pouvait partir à l’autre bout du monde à pied, en vélo ou en transports en commun. Maintenant, on peut le faire en roue ! De mon côté, j’ai l’impression que je vais renaître, c’est un peu un nouveau départ, tout plaquer et partir découvrir le monde !
Le coup d’envoi officiel du voyage sera donné dimanche 4 août à 9h30 au Trocadéro, face à la Tour Eiffel.
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