Test Pomelo P5 : un bon longboard électrique
Le Pomelo P5 sera le premier skate électrique à passer par notre rubrique tests. Ce longboard venu de Chine dispose sur le papier d’arguments intéressants pour tous les amateurs de glisse motorisée : deux moteurs hub de 160W, batterie amovible, vitesse de pointe supérieure à 30 Km/h et autonomie théorique de l’ordre de 30 Km. Après quelques jours passés à arpenter le bitume télécommande en main, voici notre avis complet sur le Pomelo P5 !
– Bon plan 07/10, le P5 est en vente flash à 566 euros chez Gearbest !
Test Pomelo P5 : le contexte
D’abord, un brin de contexte ! Dans le monde du skate électrique, on distingue deux scènes qui ont chacune leurs adeptes. D’un côté, on a le monde du DIY (Do It Yourself) où les amateurs, venus notamment du mountainboard, assemblent eux-mêmes moteurs, trucks, courroies et batteries. De l’autre, on trouve le prêt à porter du skate électrique, avec des modèles vendus tout assemblés, prêts à rouler. La seconde catégorie a notamment été popularisée par l’australien Evolve ou l’américain Boosted Boards, qui développent et commercialisent depuis quelques années des planches premium au positionnement très qualitatif.
Si la pratique du skate électrique reste encore assez confidentielle, elle profite depuis quelques années d’une certaine visibilité sur Internet, notamment grâce à des vedettes de YouTube comme Casey Neistat dont le studio abrite cinq ou six longboards de chez Boosted Boards pour les virées dans Manhattan. Plusieurs marques ont également réussi à percer, au moins pour un premier modèle, grâce au financement participatif et de bonnes idées comme le kit d’upgrade électrique imaginé par Mellow Board, les decks rigides d’Acton, etc.
Une conception très… inspirée
Sans surprise, l’émergence du skate électrique « grand public » n’a pas échappé aux constructeurs chinois. Depuis quelques années, on voit donc fleurir de nouvelles références sur les rayons virtuels des géants du e-commerce. Il s’agit le plus souvent de skates sans intérêt particulier avec des designs qui s’inspirent fortement des références évoquées plus haut, dont le prix constitue le principal attrait. Parmi ces copycats, quelques-uns trouvent la bonne formule pour arriver à se faire connaître et reconnaître, ce qui se traduit par une visibilité accrue à l’international et une distribution qui dépasse les simples plateformes de type Aliexpress.
Parmi ces marques, on peut par exemple citer Koowheel, Yuneec… ou Pomelo, qui a réussi à faire importer ses skateboards électriques en France via le distributeur New Walkings. Aujourd’hui, on peut acheter le premier skate de la marque en France sur Amazon, chez New Walkings et chez certains revendeurs spécialisés pour environ 800 euros. Il est aussi disponible en ligne avec import depuis la Chine aux alentours de 500 euros sur Gearbest. Reste à voir si cette board accessible mérite qu’on s’y intéresse ?
Pomelo P5 : les présentations
Le longboard de Pomelo s’articule autour d’un deck en érable de 99 cm de long avec une découpe plutôt conventionnelle et un grip qui laissent apparentes les vis de fixation des trucks. Il adopte des roues PU de 9 cm de diamètre. A l’arrière, les roues sont pleines : elles laissent apparaître les parois des deux moteurs hub intégrés. Chacun d’entre eux est censé délivrer une puissance nominale de 160W. Sur la partie arrière du plateau, un cadre en plastique maintient la batterie amovible. Deux gaines bien isolées relient l’alimentation électrique aux moteurs. L’ensemble pèse environ 8,2 Kg. La batterie seule, sortie de son logement, représente à elle seule 1,45 Kg.
De part et d’autre de la batterie, on trouve d’un côté le port d’alimentation dédié à la recharge, de l’autre un port USB. Le premier adopte un connecteur à trois broches, muni d’un très léger détrompeur : attention à ne pas forcer lors de l’insertion du câble… Le port USB peut quant à lui servir à recharger la télécommande du Pomelo P5 (via un câble micro-USB fourni) ou votre téléphone, à la façon d’une batterie externe. Sur la face inférieure de la batterie, un gros bouton central sert à la mise en route du skate. Il est souligné par une rangée de quatre voyants lumineux qui font office de témoin de charge de la batterie. Le P5 ne dispose en effet ni du Bluetooth, ni d’une application mobile compagnon, il faudra donc retourner sa planche et se fier à cette indication pour évaluer l’autonomie restante.
On note également un bouton dédié à l’éjection de la batterie, qui n’est pas précisément une partie de plaisir ! Le module est en effet plutôt difficile à extraire, même s’il est probable que la fixation finisse par s’assouplir au fil du temps. L’avantage, c’est que la batterie est bien fixée et ne risque pas de se détacher, même si vous maltraitez la planche. On ne pourra pas en dire autant des deux petits capuchons de caoutchouc censés protéger les connecteurs : ils se décrochent dès que la board rencontre ses premières vibrations, ce qui signifie qu’il vaudra mieux éviter de rouler sous la pluie…
Télécommande radio 2,4 GHz
La board communique avec sa télécommande par le biais d’une liaison radio (2,4GHz) qui n’a jamais coupé pendant nos quelques jours de test. Très fortement inspirée du design élaboré par Boosted Boards, la télécommande tombe plutôt bien en main : le pouce se place naturellement sur la molette qui sert à actionner les gaz. En poussant la molette, le skate accélère, en la ramenant vers soi on freine. Enfin, il suffit de la lâcher pour profiter de la roue libre. Trois boutons et quelques voyants lumineux complètent la télécommande : un bouton de mise en marche, un autre pour sélectionner le mode de fonctionnement, et un troisième situé sur la tranche pour déterminer le sens de la marche. Le Pomelo P5 fonctionne aussi en marche arrière si vous le souhaitez.
Les voyants précisent quant à eux la charge restante dans la batterie et le bon état de la liaison sans fil. Nous n’avons pas mesuré l’autonomie de la télécommande, mais elle est sans difficulté supérieure à celle de la board : une bonne habitude à prendre consiste donc à la recharger en même temps que sa planche, histoire qu’elle soit toujours opérationnelle. Au premier démarrage, l’association entre les deux éléments se fait très rapidement via une simple combinaison de boutons bien expliquée dans le manuel papier.
Le Pomelo P5 sur la route
Pour faciliter l’apprentissage ou la circulation en ville, le P5 propose trois modes de fonctionnement : en Low, la vitesse est limitée à 15 Km/h contre 22 Km/h en Medium et 30 Km/h en High. Pour naviguer entre les modes, il faut se fier à l’indicateur lumineux de fonctionnement qui va clignoter plus ou moins rapidement en fonction de la vitesse sélectionnée. En Low, la board accélère moins franchement : c’est donc le mode conseillé pour la phase d’apprentissage. En High, il va falloir apprendre à doser finement la molette qui sert de gâchette : l’accélération est largement assez franche pour déséquilibrer un rider mal préparé. Après quelques mètres, on atteint la tranche des 20 – 25 Km/h qui sera la vitesse de croisière de la plupart des riders en environnement urbain.
Avec seulement 160W par moteur, le Pomelo P5 risque de paraître un peu léger à ce qui ont déjà l’habitude du skate électrique. Dans les faits, il est clair que la board n’est pas capable de rivaliser avec ce que proposent les esk8 de type Evolve ou Boosted, mais le P5 a tout de même largement de quoi donner des suées à un rider peu ou pas expérimenté. Il montrera par contre ses limites dans des pentes vraiment raides. Le freinage, moyennement efficace, se fait donc lui aussi à la molette, en ramenant le pouce vers soi. Aidée par l’absence de transmission, la board répond immédiatement aux sollicitations de la molette. Elle profite aussi d’une roue libre très agréable. Il faut tout de même garder à l’esprit qu’une board de ce type n’est en théorie pas faite pour cruiser au milieu des voitures, surtout au moment de réaliser un freinage d’urgence ou une manœuvre d’évitement.
Vitesse, virages, vibrations
Par défaut, la P5 arrive avec des trucs très desserrés : c’est très agréable à basse vitesse et pour les virages un peu serrés, mais on a préféré donner un petit tour de clé (taille 14) avant de se lancer à pleine vitesse : la board avait en effet tendance à guidonner. Avec un réglage légèrement plus serré, la stabilité devient bien meilleure. La planche d’érable qui sert de deck se révèle plutôt flexible et l’on peut vraiment se servir de cette réponse pour marquer les virages. C’est finalement le socle plastique de la batterie qui touchera le premier si vous appuyez vraiment fort. Avec les pieds pas trop écartés, la board absorbe plutôt bien les aspérités de la route, même si le confort n’a rien à voir avec celui de roues cross.
En pointe sur du plat avec un revêtement bien lisse, on atteint effectivement les 30 Km/h sans difficultés (pilote de 75 Kg). Avec un enrobé de moins bonne qualité ou un vent de face, on perd quelques Km/h, mais la board tient globalement bien la cadence, y compris dans les montées. Oubliez en revanche le tout-terrain et faites attention quand la route est jonchée de déchets ou de graviers : la planche tape assez fort et des roues de 9 cm n’offrent pas de très bonnes capacités de franchissement. Le P5 est en revanche un excellent compagnon pour de belles étendues de bitume.
Autonomie, recharge et entretien
Sans surprise, l’autonomie n’atteint pas les 35 Km annoncés par le fabricant. En mode High sur un parcours urbain avec de nombreux freinages et accélérations, on atteint tout de même 18 Km bien tassés avant que la télécommande ne commence à émettre les bips de protestation correspondant à une alimentation qui passe sous 34V, soit environ 10% de charge restante. Pour une planche de 8,2 Kg, c’est plutôt correct et ça permet d’envisager une vraie balade. A ce niveau, la batterie amovible constitue évidemment un argument de choix : pour environ 150 euros, on peut importer de Chine via Gearbest une seconde batterie 5800 mAh et doubler le rayon d’action. La recharge se fait en un peu plus de 2 heures.
Pour ce qui est de l’entretien, le recours aux moteurs hub est encore une fois une bonne nouvelle : il n’y a pas d’élément mécanique apparent et l’usure est quasi inexistante. Le seul point d’attention réside finalement dans les projections d’eau et dans la bonne isolation de la batterie. La gomme PU des roues est condamnée à s’user, mais elle semble suffisamment résistante pour enquiller plusieurs centaines de kilomètres sans broncher. Bref à ce niveau, le Pomelo P5 parait plutôt bien conçu.
En passant sur le site du fabricant, on s’est en outre réjoui de voir qu’une page listait les pièces détachées disponibles à la commande : nouveaux trucks, moteurs de rechange et autres accessoires laissent supposer un vrai suivi de la vie du P5. Après le premier coup d’œil, l’enthousiasme est un peu retombé : les pièces en spare ne sont pas disponibles à la commande directe, mais les choses seront peut-être amenées à évoluer.
Notre avis sur le skate Pomelo P5
Pas toujours facile de s’y retrouver sur le terrain des longboards électriques où beaucoup de boards affichent des prestations similaires. Pour une première incursion, la société Efreefeet qui se cache derrière la marque Pomelo s’en sort plutôt bien ! La P5 est une bonne petite planche, très agréable à rider, assez facile à prendre en main et globalement performante. On aime la télécommande simple mais efficace, la batterie amovible, le deck flexible, les proportions générales de la planche et la fiabilité générale qui semble très correcte.
Quelques réserves tout de même : mieux vaut éviter de s’en sortir sous la pluie, les capuchons de protection sont condamnés à pendouiller et le moteur va vite manquer de jus pour un rider un peu confirmé. En définitive, ce premier skate signé Pomelo est une agréable surprise et un bon choix pour qui souhaite s’initier aux joies du longboard électrique sans forcément monter tout de suite sur les marques les plus prestigieuses (et les plus onéreuses) du secteur.
Bon point également : le P5 est plutôt facile à se procurer, que ce soit dans la grande distribution spécialisée (Fnac, Boulanger, en boutique ou en ligne), chez les grands noms du e-commerce (voir chez Amazon) ou les revendeurs spécialisés (Roo-Elec, New Walkings), avec des tarifs compris entre 790 et 890 euros.
Ceux qu’un import depuis la Chine avec des délais de livraison plus importants n’effraient pas trouveront le Pomelo P5 aux alentours de 600 euros chez Gearbest, qui commercialise également la batterie optionnelle pour un peu moins de 150 euros.
– Bon plan 11/04, le P5 est en vente flash à 566 euros chez Gearbest !
La marque a également tenté de commercialiser une planche tout-terrain, avec moins de succès. Elle dispose également d’une trottinette électrique, la PomeIo JL801E.
A lire !
Test KingSong KS N10, le challenger à 800 euros
Alex - 30 octobre 2020Deux ans après le lancement de ses premières trottinettes électriques, KingSong remet le couvert en 2020 avec deux nouvelles références,…
Test Fiido D11 : le vélo pliant justifie-t-il sa montée en gamme ?
Alex - 1 octobre 2020Après plusieurs vélos pliants commercialisés par l’intermédiaire des greniers chinois de type Geekbuying, la marque Fiido a décidé de passer…
Essai Inmotion V11 : la suspension est-elle l’avenir de la roue ?
Alex - 18 août 2020Annoncée début avril et commercialisée à partir de la fin de l'été, la Inmotion V11 incarne une nouvelle proposition de…