Test Fiido D11 : le vélo pliant justifie-t-il sa montée en gamme ?

Alex
Rédigé le 1 octobre 2020
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Après plusieurs vélos pliants commercialisés par l’intermédiaire des greniers chinois de type Geekbuying, la marque Fiido a décidé de passer à la vitesse supérieure en accompagnant le lancement de son Fiido D11 d’une grande campagne de précommande sur Indiegogo. Pour l’occasion, la marque chinoise a dégainé un nouveau modèle au design travaillé et formulé des promesses pour le moins ambitieuses. Elle annonce ainsi de vraies innovations au niveau de la conception et jusqu’à 100 km d’autonomie pour un vélo au format 20 pouces de seulement 17,5 kg. Ces promesses sont-elles tenues, quelles sont les forces et les faiblesses de ce nouveau vélo pliant bien décidé à faire de l’ombre aux modèles de référence proposés par Xiaomi ? La réponse dans notre test du Fiido D11.

Acheter le Fiido D11 au meilleur prix : le vélo fait l’objet d’une campagne de promotion chez Geekbuying où son tarif passe à 860 euros frais de port compris grâce au code GKB517S avec une livraison rapide depuis un entrepôt européen.

Fiido D11 : la montée en gamme

Avant de rentrer dans le détail des caractéristiques du Fiido D11, il est intéressant de revenir sur les conditions de son lancement. Fiido, constructeur chinois basé à Shenzhen, dispose déjà d’une solide expérience dans le monde des vélos électriques pliants, avec une gamme déjà largement détaillée sur Gyronews. Du Fiido D1 sorti en 2017 au fatbike Fiido M1 lancé cette année, la société a développé plusieurs modèles popularisés principalement par le biais des sites chinois comme Geekbuying, Gearbest ou Aliexpress.

Pensés en premier lieu pour le marché local, ces petits vélos ont petit à petit séduit une nouvelle population occidentale attirée par la promesse d’un vélo électrique petit format et petit prix. Fiido a ainsi démarré avec des vélos de 14 et 16 pouces (les D1, D2 et D3), généralement disponibles chez les revendeurs chinois pour moins de 500 euros. En 2020, la marque a étoffé ses gammes en s’attaquant au segment des vélos 20 pouces, moins « miniatures » et mieux proportionnés pour des adultes. Elle a ainsi lancé le Fiido D4S (aux alentours de 600 euros), puis sa déclinaison fatbike, le Fiido M1 (850 euros environ).

Vélo ou cyclomoteur ?

Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce segment, il est important de rappeler que la popularité des vélos Fiido tient aussi à une particularité technique que ne peuvent pas exploiter les constructeurs de vélo français et européens : la marque chinoise propose sur tous ses modèles une poignée ou une gâchette d’accélération qui permet d’avancer sans pédaler. D’un point de vue juridique, elle rompt avec le principe de vélo à assistance électrique (VAE), qui veut que le moteur ne fonctionne que comme un appoint au pédalage.

 Fiido D11 accélérateur

À partir du moment où un accélérateur permet d’avancer sans effort physique, l’engin quitte la catégorie des cycles pour rentrer dans celle des cyclomoteurs, ce qui signifie que vous devriez porter un casque et obtenir une homologation ainsi qu’une plaque d’immatriculation avant de circuler sur la voie publique. La question est sensible, vis-à-vis des forces de l’ordre, mais aussi et surtout au regard de votre assurance. En cas d’accident, l’expert peut en effet considérer – à juste titre – que vous n’utilisiez pas un vélo mais un engin à moteur et donc refuser de vous prendre en charge. Le problème se pose dans des termes similaires pour les draisiennes électriques. Techniquement, le D11 est donc illégal sur la voie publique en France ou en Allemagne. Notez qu’il est possible de désactiver l’accélérateur en débranchant simplement le câble associé (voir gif ci-dessous).

Lancement sur Indiegogo

Fiido souhaite de son côté poursuivre sa montée en gamme, synonyme de marges plus importantes. Le constructeur a donc imaginé une nouvelle référence, le Fiido D11, et choisi de le commercialiser pour la première fois de façon directe via la plateforme de financement participatif Indiegogo. La campagne, conclue au 15 août dernier, lui a permis d’enregistrer l’équivalent de près d’1 million d’euros de précommandes grâce à près de 1200 précommandes. Le Fiido D11 était proposé en early bird à 899 dollars, avec un prix définitif affiché à 1200 dollars. Une belle inflation par rapport aux premiers modèles inscrits au catalogue, et un pari ambitieux pour Fiido : celui de s’imposer comme un véritable constructeur aux yeux des cyclistes du monde entier.

Bien que menée tambour battant, la campagne Indiegogo se conclut toutefois sur une note en demi-teinte : fin septembre, la plupart des backers attendent toujours leur exemplaire du vélo, alors que le D11 est déjà en stock chez les revendeurs comme Geekbuying. On a déjà vu mieux niveau relation client !

Test Fiido D11 : les présentations

Comme la plupart des autres modèles Fiido, le D11 est un vélo pliant : son cadre dispose d’une charnière centrale qui permet de replier les deux roues l’une sur l’autre pour limiter son encombrement. Le guidon se replie également vers le bas. On peut ainsi plus facilement ranger l’ensemble dans un espace exigu ou un coffre de voiture. Cette « portabilité » implique des compromis pour que le vélo reste aisément manipulable : il faut des dimensions relativement réduites.

Test du vélo pliant Fiido D11

Pour le D11, Fiido a retenu des roues de 20 pouces de diamètre, assorties de pneus fins (20 x 1,75). Le guidon n’est pas réglable en hauteur, mais la selle monte assez haut, ce qui permet d’utiliser le vélo de façon confortable quand on mesure jusqu’à 1,80m. Au-delà, le pilote risque de se sentir un peu serré, d’autant que le guidon est nettement plus étroit que ce à quoi on a l’habitude sur les vélos de taille standard (26 pouces et plus), notamment dans le monde du VTT.

Fiido a habillé le cadre de son D11 d’un joli bleu assez sobre, une peinture assez élégante (bien que sensible aux éclats) qui souligne bien la volonté de monter en gamme. D’un point de vue esthétique, les montants horizontaux du cadre restent très fins, ce qui confère au vélo une certaine légèreté visuelle, un peu gâchée en face avant par les nombreux câbles apparents. La grande innovation (selon Fiido), vient en effet de la façon dont est intégrée la batterie 11,6 Ah : les cellules qui la composent ne sont pas rangées dans le cadre, mais dans la tige de selle !

tige de selle batterie du fiido D11

Une batterie amovible dans la tige de selle

L’idée est intéressante : elle permet d’envisager d’emmener simplement sa selle (et donc sa batterie) avec soi quand on stationne le vélo dans la rue. On protège ainsi l’un des composants les plus onéreux du vélo. On peut en outre se contenter de prendre sa selle avec soi pour recharger le vélo dans un bureau ou un appartement, tandis que le reste du vélo restera rangé dans un endroit où il ne dérange pas. Pour cela, il faut cependant composer avec une batterie qui pèse environ 3,3 kg et représente une grande tige de près de 80 cm : pas idéal quand on veut faire ses courses au supermarché. L’implémentation retenue par Fiido souffre par ailleurs une absence de taille : il n’est pas possible de verrouiller la selle dans son logement (au moyen d’une clé par exemple), ce qui signifie que vous vous exposez au risque de vous faire voler votre batterie si vous n’emmenez pas votre selle avec vous. Cette lacune est d’autant plus étrange que Fiido avait jusqu’ici l’habitude de proposer une « clé de contact » plus ou moins inutile sur la plupart de ses modèles.

 Fiido D11 feu stop et cable batterie

Le reste des prestations est conforme à la plupart des offres existantes en matière de vélo petit format pliant. On retrouve un moteur 250W installé en roue arrière. Ici, il est alimenté par un contrôleur électrique logé dans un compartiment positionné en biais derrière la tige de selle. Le logement est en alu, fermé par des vis. Sa position fait que l’eau devrait la plupart du temps glisser sans risquer de pénétrer à l’intérieur, mais l’étanchéité mérite d’être contrôlée si vous envisagez de rouler régulièrement sous la pluie. La liaison entre la batterie et le contrôleur se fait au moyen d’un câble externe qu’il suffit de venir brancher sous la selle via une prise sécurisée (et étanche). C’est également là qu’on trouve un bouton de mise sous tension, ainsi qu’un feu arrière qui clignote au freinage pour faire office de feu stop.

Selle Fiido D11

Légèreté oblige, le Fiido D11 ne propose pas de suspension. Il fait également l’impasse sur les garde-boues de série, ce qui expose le pilote aux projections de pluie et de boue, à moins bien sûr d’ajouter des équipements de seconde monte. Il dispose en revanche de freins à disque (à câbles) avant et arrière, ainsi que d’un dérailleur Shimano 7 vitesses, actionné au guidon par une poignée qui n’est pas signée Shimano.  Elle adopte un système à deux leviers (un pour monter, un pour descendre), au-dessus desquels on trouve l’accélérateur qui permet d’actionner le moteur sans pédaler, comme sur un scooter. Cette fois, il ne s’agit pas d’une demi-poignée tournante mais d’une gâchette, comme sur les trottinettes électriques.

Du côté gauche du guidon, on retrouve le petit compteur que l’on trouve déjà sur le Fiido M1 ou le D4S. Il offre un affichage de la vitesse instantanée, une jauge de batterie et deux boutons permettant de naviguer entre les trois modes d’assistance et les deux indicateurs de distance parcourue (odomètre session et kilométrage total). L’affichage bleuté est du plus bel effet dans l’ombre, mais l’écran est très sujet au reflet, ce qui rend la lisibilité délicate en plein soleil. Sous le compteur, deux boutons physiques actionnent le phare avant (à l’éclairage assez faible) et le klaxon (pas franchement audible dans la circulation). L’ajout d’un véritable feu arrière avec fonction feu stop est en revanche vraiment bienvenu !

compteur Fiido D11

Maniabilité et encombrement du Fiido D11 plié

Avant de partir sur les routes, un mot du système de pliage. La gâchette principale s’ouvre en découvrant un ressort qui relie les deux parties du cadre. Le pliage et le dépliage du vélo s’effectuent facilement, en un geste. Il manque en revanche un système de type aimant qui permettrait de solidariser les deux roues une fois que le vélo est plié afin de faciliter les manipulations ultérieures. On peut en revanche assez facilement faire rouler le vélo devant soi une fois plié pour éviter d’avoir à le porter, et le poser de façon stable sur la partie basse de la tige de selle après l’avoir baissée au maximum.

Ici, c’est clairement le poids qui fait la différence : avec environ 17 kg sur la balance (batterie comprise), le Fiido D11 se transporte assez aisément. Un adulte peut le soulever à une main, et le rangement dans un coffre de voiture ne soulève aucune difficulté majeure. La légèreté du vélo et sa compacité une fois plié en font donc un allié intéressant pour des usages en intermodalité !

 Fiido D11 plié

Test Fiido D11 : en selle

Le guidon du vélo n’est pas réglable en hauteur. La selle en revanche s’ajuste sans problème. Attention tout de même à ne pas la régler trop bas : le tube de selle sort du cadre au niveau du pédalier, et dépasser le niveau minimum de réglage signifie que le compartiment de la batterie est exposé aux chocs en cas de passage d’obstacles.

Place maintenant à la partie dynamique de notre essai du Fiido D11 ! Allumer le vélo requiert deux manipulations. D’abord, il faut brancher la batterie et la mettre sous tension au moyen du bouton dédié situé sous la selle. Ensuite, direction le compteur pour une pression longue sur le bouton M. Comme sur le reste de la gamme Fiido, le déclenchement de l’assistance se fait au moyen d’un capteur de pédalage, ce qui signifie qu’il faut un ou deux tours de pédale pour que le moteur entre en action. Au guidon, on ressent donc l’effet « on / off » de l’assistance mais celle-ci se révèle suffisamment douce pour que ce ne soit pas un problème.

 Fiido D11 capteur de pédalage

Des performances tout en douceur

Autant le dire tout de suite : si vous cherchez un effet « coup de pied au cul » et des départs canon, le D11 n’est probablement pas le vélo qu’il vous faut ! Le compteur vous permet de jongler entre trois niveaux d’intensité (1 : low, 2 : mid, 3 : high), qui vous amènent plus ou moins rapidement jusqu’à la vitesse de pointe en assistance, située aux alentours de 22 km/h. Au pédalage, l’effet de l’assistance se révèle assez discret, ce qui confère un comportement assez naturel au vélo mais risque de se révéler frustrant pour ceux qui ont l’habitude de rouler vite. La poignée d’accélérateur offre un surcroît de puissance : l’accélération devient un peu plus sensible, et le vélo atteint alors son allure max de 24 ou 25 km/h sur terrain plat. Dans les faits, si vous avez comme moi l’habitude de rouler à allure assez soutenue, vous risquez d’être tenté d’utiliser fréquemment la gâchette, non pas pour rouler sans pédaler mais tout simplement pour atteindre plus rapidement votre vitesse de croisière.

En montée, le vélo soutient bien le pédalage : on peut gravir une côte même assez prononcée sans avoir à forcer sur les pédales. La vitesse se réduit un peu, mais ça permet d’éviter de transpirer si vous allez bosser. En définitive, cette « douceur » ne tient pas à un manque de puissance, les 250W sont bien présents : c’est plutôt le couple qui risque de faire un peu défaut à ceux qui aiment rouler à un rythme soutenu.

Une autonomie conséquente

La bonne nouvelle, c’est que ces performances raisonnables profitent à l’autonomie. Un Youtubeur a fait le test de rouler uniquement à l’accélérateur sur terrain globalement plat, et il réussit quasiment à rouler 40 km avant que la batterie du vélo ne lâche. De mon côté, j’ai adopté un protocole peut-être moins précis, mais plus conforme à la réalité de mes usages. En niveau d’assistance maximum (3), avec un recours fréquent à la gâchette pour soutenir le pédalage ou tenir l’allure sur les lignes droites, je réalise 45 km sur une seule charge, avec un poids embarqué d’environ 85 kg. Un résultat somme toute très honnête pour une batterie de 11,6 Ah (capacité similaire à celle de la trottinette M365 Pro) ! En se contentant du premier niveau d’assistance et sans jouer de la gâchette à outrance, on peut donc tabler sur 60 km d’autonomie réelle. Ça n’est pas exactement au niveau des 100 km promis par Fiido, mais c’est tout de même confortable.

 Fiido D11 batterie tige de selle

Parmi les petits détails qui font surface à l’usage, il faut porter une attention particulière au serrage rapide qui maintient la selle. La forme ovoïde du tube de selle et sa largeur limitent la prise et la selle a tendance à descendre au fil des kilomètres si elle n’a pas été serrée vraiment au maximum. Le guidon très étroit est un atout pour se faufiler entre les voitures ou sur les pistes cyclables. Rien à signaler du côté des freins et du dérailleur, qui font globalement bien leur job. Le confort du vélo se révèle quant à lui correct, sans être exceptionnel. Des roues de 20 pouces absorbent forcément moins bien les chocs que celles d’un vélo de 26 pouces ou plus, et la selle est un peu ferme, mais rien d’anormal ici !

Conclusion : notre avis sur le Fiido D11

Résultat des courses, le Fiido D11 tient-il ses promesses ? Le vélo se révèle à la fois joli, léger, agréable à utiliser et facile à ranger ou à transporter. Il conserve bien sûr l’ensemble des limites inhérentes à son format pliant, mais l’autonomie et le confort sont largement suffisants pour envisager de l’utiliser sur des trajets quotidiens, en prévoyant tout de même peut-être quelques accessoires ou modifications histoire de se protéger de la pluie et des éclaboussures. Les performances ne sont pas ébouriffantes, mais là encore elles correspondent bien à la typologie du vélo et à des usages citadins.

test Fiido D11 système de pliage

L’intégration de la batterie à la tige de selle est globalement réussie même si l’on regrette l’absence d’un mécanisme de verrouillage. La présence de la gâchette d’accélérateur est en revanche plus problématique : elle amène un vrai plus en matière de confort et d’agrément, mais elle rend le vélo illégal sur la voie publique. Fiido avait d’ailleurs évoqué une version européenne du vélo dépourvue d’accélérateur pour se conformer aux législations locales, mais l’idée semble avoir pour l’instant été remisée.

Reste la question primordiale du tarif sachant que le Fiido D11 est aujourd’hui proposé à 860 euros chez Geekbuying, avec une livraison en quelques jours depuis l’Europe. Il est ainsi légèrement plus cher qu’un modèle comme le Himo Z20, mais la réelle concurrence vient peut-être de la propre gamme Fiido : si la batterie amovible et le design ne sont pas un argument pour vous, le Fiido D4S offre des prestations assez proches pour environ 600 euros.

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5 Commentaires

  1. Bonjour Monsieur, merci pour votre test, je voulais savoir au sujet de ce vélo électrique Fiido D11 si l’assistance électrique était en mode on/off ou bien s’il y avait un capteur de puissance qui modulait l’assistance électrique en fonction de l’intensité du pédalage svp?

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  2. Petite précsion sur Indiegogo à ce jour le 6 octobre, tous les acheteurs attendent toujours leur exemplaire. Fiido ne se donnant même pas la peine de répondre aux emails allez voir les commentaires sur le forum indiegogo c’est lamentable

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  3. je viens de recevoir ma commande faite sur Indiegogo fin Aout par contre package complet avec garde boue / antivol et même un tee shirt

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  4. Bjr, savez-vous si le fiido d11 est homologué pour être eligible aux subventions publiques à l’achat d’un vélo electrique ?

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