Fiido M1 : test d’un fatbike pliant électrique
Le constructeur chinois Fiido a lancé en début d’année un nouveau vélo électrique pliant, le M1. Principale particularité ? Il adopte des pneus épais de 4 pouces qui le prédestinent aux usages tout-terrain ainsi qu’aux balades dans le sable. Le Fiido M1, qui appartient de ce fait au genre du fatbike électrique, se démarque avec son châssis pliant censé faciliter le rangement, mais aussi par son tarif attractif, puisqu’il est lancé à moins de 1000 euros. Reste à voir quel agrément et quelles performances procure ce vélo électrique pliant sur le terrain ? Bienvenue sur notre test du Fiido M1.
Fiido M1 : prix et disponibilité
Mise à jour, 8 août : Fiido n’a pas de canal de distribution officiel en Europe. Pour l’acheter, il faut donc passer par une plateforme chinoise comme Geekbuying, qui accompagne le lancement du M1 d’une opération promotionnelle. Affiché à 877 euros, le vélo voit son prix passer à 824 euros en rentrant le code FIIDOM1E après ajout au panier.
Test Fiido M1 : les présentations
Le Fiido M1 est livré monté et quasiment prêt à l’emploi. Une fois sorti de son imposant carton, il suffit en effet de fixer la roue avant grâce à son attache rapide puis d’installer le guidon sur son cintre au moyen de quatre vis à six pans pour que le vélo soit utilisable. L’opération ne prend que quelques minutes, auxquelles on ajoutera tout de même le temps nécessaire au contrôle du réglage des freins ou de la pression des pneus. Bonne surprise : le dérailleur 7 vitesses de notre exemplaire est arrivé bien réglé. Il a simplement fallu ajuster la butée haute sur un ou deux tours de vis pour que les vitesses montent et tombent de 1 à 7 sans approximation excessive.
Une fois installé et réglé, on découvre un vélo aux proportions agréables. La partie centrale du cadre, inclinée, lui donne une ligne plutôt gracieuse qui ferait presque oublier ses 25 kg. Accessoirement, elle permet aussi de monter ou descendre très facilement du vélo. Elle abrite par ailleurs le système de pliage principal, similaire sur le principe à celui du Fiido D2(s), et la batterie 12,5 Ah.
Si les dimensions du vélo restent contenues, c’est en grande partie parce le constructeur a fait le choix de roues de 20 pouces (51 cm de diamètre), bien loin des 29 pouces qui sont devenus le standard dans le monde du VTT. Ce qu’il perd en diamètre, le M1 le compense en épaisseur puisque ses roues font 4 pouces de large, c’est-à-dire 10 cm.
Nous sommes donc en présence d’un véritable fatbike au sens strict du terme, mais avec une construction dont l’esprit diffère de celui des vélos rétro comme le Garrett Miller. Ici, l’idée n’est pas de sous-gonfler les pneus pour leur laisser absorber les aspérités : on peut rouler à une pression « normale » située entre 2 et 3 bars et faire confiance à la fourche télescopique ainsi qu’à la suspension arrière pour assurer le confort.
Le Fiido M1 adopte un moteur 250W installé en roue arrière, actionné soit par un capteur de pédalage, soit par une gâchette située au niveau de la poignée droite du guidon. Attention : comme avec tous les autres vélos électriques pliants de la marque, la présence de cet accélérateur manuel signifie que d’un point de vue légal, le M1 n’est pas autorisé sur la voie publique en France.
Compteur LCD et batterie amovible
Le vélo est équipé d’un phare à l’avant et d’un klaxon qui semblent identiques aux équipements rencontrés sur le D2 de la même marque. Il n’y a en revanche pas d’éclairage arrière, la visibilité se limitant à un simple catadioptre fixé sur la tige de selle.
Au guidon, on trouve pour la première fois chez Fiido un véritable afficheur numérique capable de donner des informations telles que la vitesse instantanée ou la distance parcourue. L’écran est sujet aux reflets, mais il offre de larges chiffres bien lisibles. Deux boutons intégrés servent à régler le mode d’assistance électrique ainsi qu’à naviguer entre le compteur de distance journalier et l’odomètre total.
Sous le cadre, on retrouve le barillet de la « clé de contact ». Elle permet de mettre le vélo sous tension, mais sert aussi à déverrouiller la batterie pour pouvoir la sortir de son logement. Le fonctionnement est ici identique à celui que nous vous présentions dans notre test du VTT pliant électrique Samebike LO26. Cette batterie amovible est une excellente nouvelle compte tenu du poids tout de même conséquent du M1 : celui qui vit en appartement peut ainsi ranger son vélo dans son garage ou sa cave et monter sa batterie avec lui pour la recharger.
Fiido M1 : à l’usage
L’assistance électrique proposée lors du pédalage par le Fiido M1 fonctionne selon trois niveaux qui correspondent à des vitesses de croisière de l’ordre de 10, 15 et 20 km/h. Dans le mode maximal, on ressent en pratique l’effet du moteur jusqu’à atteindre 21 ou 22 km/h. Le pilote peut ensuite aller plus vite, mais ce sera à la force des jambes ou à la faveur d’une descente. La gâchette d’accélération fournit l’équivalent d’un quatrième mode. Elle permet d’atteindre la vitesse de pointe située aux alentours de 24 ou 25 km/h. Elle offre par ailleurs une accélération légèrement plus marquée que celle disponible lors de l’assistance. L’assistance est déclenchée par un simple capteur de pédalage et non par un capteur de puissance : l’action du moteur n’est donc pas modulée en fonction de l’intensité de l’effort fourni par le cycliste. Soit le moteur est à l’arrêt, soit il fonctionne.
Ce comportement se rapproche de ce que nous avons déjà observé sur d’autres vélos Fiido. Les valeurs exactes ne sont pas communiquées par le fabricant, mais disons pour imager que les modes 1, 2 et 3 délivrent respectivement 50, 75 et 100% de la puissance moteur disponible en assistance au pédalage, et que l’utilisation de la gâchette permet de monter à quelque chose comme 125%. On profite donc dans ce dernier cas d’un surcroît de puissance à l’accélération ainsi que d’une vitesse de pointe légèrement améliorée.
Très vite, on prend l’habitude de composer avec ces variations. Une petite pression sur la gâchette permet par exemple de s’arracher plus facilement au démarrage avant de repasser sur un mode d’assistance au pédalage plus classique dès que le vélo est lancé. En mode 3, on randonne très agréablement sur route et sur chemins. Couplés aux suspensions, les pneus larges assurent un excellent confort. Sur bitume, le bruit de roulement rappelle que la vocation première de ces gommes crantées est d’aller affronter des terrains plus variés.
Le Fiido M1 à l’épreuve du tout-terrain
Fatbike oblige, le M1 autorise les incursions sur des terrains très meuble, en gardant tout de même en tête que ses roues de 20 pouces limitent un peu sa capacité de franchissement et son aisance à se mouvoir dans le sable. Il donne en revanche son plein potentiel en forêt ou sur des chemins un minimum stabilisés. Dans ce contexte, le M1 est un vrai canapé ! Sur le sec, les aspérités sont gommées, le pilotage est précis et l’adhérence est excellente. On se balade sans fatigue et sans inconfort sur l’herbe, les racines et les obstacles divers. Le plaisir reste intact quand le terrain est plus gras, mais l’adhérence devient alors plus discutable. En forêt après la pluie, on se surprend par exemple à sentir l’arrière décrocher légèrement lors des relances du moteur. Rien de désagréable (au contraire), mais ça surprend la première fois.
S’il passe à peu près partout, le M1 n’offre évidemment pas la même agilité qu’un véritable VTT, et ne se destine absolument pas à une pratique sportive ou engagée. La batterie cogne dans son logement (mieux vaut d’ailleurs prévoir une protection pour la caler en sécurité), les suspensions arrivent très vite en butée sans amortir la totalité des chocs et l’on sent bien que le pédalier n’est pas armé pour encaisser des sessions violentes. Le Fiido M1 reste avant tout un vélo de balade et, bonne nouvelle, sur ce point, la promesse est largement tenue !
Batterie 12,5 Ah et autonomie
La batterie offre une capacité de 12,5 Ah, équivalente à celle de la trottinette électrique Xiaomi M365 Pro. Elle autorise une autonomie significative, puisque nous avons pu rouler près de 40 km en recourant principalement à la gâchette d’accélération. Ce résultat signifie qu’il est possible d’atteindre 50 à 60 km d’autonomie réelle en pédalant, soit de quoi accompagner sans trop de problème une longue balade dominicale.
La recharge est réalisée en six ou sept heures au moyen d’un banal transformateur 36V. On notera l’emplacement peu judicieux du port de recharge : collé au renflement de la charnière, il oblige à forcer pour insérer le connecteur dans la prise. Ça n’est qu’un détail, mais à l’image de la clé de contact située sous le cadre, à l’emplacement précis du boisseau de câbles, il confirme que les constructeurs chinois ont encore des progrès à faire en matière d’ergonomie.
Pliage et encombrement
Le système de pliage s’articule autour d’une charnière centrale qui permet de « casser » le cadre en deux parties. Une deuxième charnière située en bas de la potence sert quant à elle à replier le guidon qui tombe alors naturellement le long des roues. Une fois lié, le Fiido M1 reste tout de même relativement encombrant : impossible par exemple de le charger simplement dans le coffre de notre voiture sans replier l’un des pans de la banquette arrière. On peut toutefois gagner un peu en compacité en enlevant la roue avant. L’opération se réalise sans outil grâce à une attache rapide. Une fois plié, le vélo tient debout grâce à une patte métallique. On peut ensuite le porter au moyen de poignée prévue au niveau du cadre, ou le faire rouler derrière soi moyennant un peu d’équilibre.
Une fois habitué, le pliage et le dépliage ne prennent que quelques secondes. La principale difficulté consiste à manipuler les 25 kg du vélo. Mieux vaut également prévoir de quoi le nettoyer avant pliage si vous êtes allé rouler sur des terrains gras. Notons à ce niveau que le Fiido M1 ne présence aucun garde-boue : le pilote risque donc d’être rapidement constellé de projections par temps humide.
Test Fiido M1 : notre avis
Au terme de ce test du Fiido M1, force est de constater que le concept de fatbike pliant électrique n’est pas une aussi mauvaise idée qu’on le pensait de prime abord. Particulièrement confortable, le vélo est facile à prendre en main. Ses performances n’ont rien d’ébouriffant mais elles sont en phase avec le marché. Surtout, elles correspondent parfaitement aux usages loisirs auxquels se destine ce petit fatbike. Elles sont en outre soutenues par une autonomie très correcte. Si le poids et l’encombrement restent un peu importants, le système de pliage permet quant à lui d’envisager de charger rapidement le vélo dans une coffre de voiture. Ce sera bien sûr plus facile dans un SUV que dans une citadine, mais on se dit qu’on partirait bien avec un M1 dans nos bagages pour les prochaines vacances à la plage !
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Bonjour ou peux t’on le voir ce vélo en vrai svp ?
Merci
Cordialement
rue reaumur