233 000 trottinettes électriques vendues en France en 2018

Et si l’arbre cachait la forêt ? Si l’attention médiatique se concentre aujourd’hui sur les flottes de trottinettes en libre service, l’essor de ces services ne doit pas masquer une autre réalité : les consommateurs français sont de plus en plus nombreux à s’équiper de leur propre engin.

D’après la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité (FP2M), il s’est vendu 232 749 trottinettes électriques en France en 2018, un chiffre en hausse de 129% sur un an. En valeur, le marché représente 110,9 millions d’euros, ce qui signifie que le prix de vente moyen d’une trottinette électrique s’établit aux alentours de 476 euros.

Dévoilés dans le cadre du « baromètre 2018 fédération FP2M / Smart Mobility Lab », ces résultats sont compilés à partir des données remontés par les adhérents à la FP2M, ainsi que des chiffres de vente transmis par un certain nombre de distributeurs et grandes surfaces spécialisées. Ils intègrent enfin une part non négligeable d’estimation, pour tenter de dresser le tableau du marché dans son ensemble.

L’analyse ne précise pas les marques et modèles les plus populaires, mais de façon très empirique on serait tenté de dire que l’arrivée courant 2018 de la Xiaomi M365 dans les rayons des grandes surfaces françaises a participé à cette croissance (tout comme la qualité de nos articles ;-)). Notons au passage que l’étude ne comptabilise logiquement pas les achats réalisés directement chez des marchands chinois : il est donc probable que le parc de trottinettes électriques circulant en France se soit donc étoffé dans des proportions encore plus importantes.

Le baromètre confirme que la trottinette électrique s’impose de loin comme le premier des Nouveaux Véhicules Électriques Individuels (NVEI), en volume comme en valeur. Le skate électrique arrive en deuxième place. Avec 26 000 exemplaires écoulés sur l’année, ses ventes sont en hausse de 700% sur un an. En pratique, le nombre de pratiquants n’a probablement pas été multiplié par six : cette explosion doit plutôt correspondre à l’arrivée des premiers skates électriques dans les grandes surfaces.

La gyroroue représente quant à elle 4 181 exemplaires vendus sur l’année, pour un volume d’affaires de l’ordre de 2,8 millions d’euros. Le prix moyen s’établit donc aux alentours de 680 euros, bien loin des tarifs pratiqués pour les roues les plus haut de gamme.

Synthèse des ventes, en volume et en valeur, source FP2M

L’étude constate par ailleurs que les engins électriques occupent une part croissante du marché global des Engins de Déplacement Personnel (EDP), qui englobe également les trottinettes mécaniques et les engins de type hoverboard. Pour la FP2M, le marché se déporte des usages loisirs, notamment associés aux enfants ou aux ados, vers une mobilité électrique envisagée comme un moyen de transport urbain à part entière.

De l’urgence d’une réglementation adaptée

La Fp2M profite logiquement de l’occasion pour rappeler l’urgence d’une législation adaptée aux engins de déplacement personnel électriques. La publication de son baromètre intervient quelques jours après que le Sénat vient de terminer son examen de la Loi d’Orientation sur les Mobilités (LOM), qui part maintenant à l’Assemblée et devrait – si tout se passe bien – être promulguée dans le courant de l’été.

« Outre les autorisations attendues sur l’usage de la voie publique, et les interdictions annoncées par Madame Elisabeth Borne notamment sur l’utilisation des trottoirs, la Fédération FP2M attend maintenant la confirmation que le pouvoir sera laissé aux autorités locales de redéfinir la règle nationale en l’adaptant aux réalités de chaque territoire« , indique l’organisme. A ce stade, le projet de loi LOM ne précise effectivement pas le statut donné aux NVEI, mais il prévoit que les maires puissent définir leurs conditions de circulation au niveau local.