EDPM : les usagers s’organisent en associations

Alex
Rédigé le 29 juin 2019
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Deux associations d’utilisateurs d’engins de déplacements personnels motorisés (EDPM) viennent de voir le jour. Motivées par la publication prochaine du décret encadrant les conditions de circulation en route, trottinette ou skate électrique, elles espèrent faire entendre leur voix dans le débat public et contribuer à faire évoluer la réglementation.

Au fait, pourquoi deux associations ? Il existe effectivement deux projets distincts, partis de communautés déjà formées sur les réseaux sociaux et annoncés à seulement quelques heures d’intervalle.

Respectivement baptisées AFDPE et ANUMME, ces deux associations partagent l’idée selon laquelle le cadre réglementaire doit encourager et développer la mobilité électrique en tant que véritable moyen de transport.

Les deux défendent l’idée d’une limitation de vitesse fixée à 25 km/h plutôt qu’à 20 km/h comme l’envisage depuis peu la ministre des Transports, ainsi que la possibilité de circuler sur la voie publique hors agglomération.

Elles se distinguent en revanche sur leurs autres demandes, sur leurs modalités d’adhésion et sur le rapport au phénomène du free floating. Présentations.

AFDPE : Association Française de Défense des Propriétaires d’EDPM

Le nom de l’AFDPE n’est pas choisi au hasard : l’association cible précisément les « propriétaires » d’engins électriques, à l’exclusion des adeptes de la trottinette en libre service qui cristallise tant de critiques.

Pourquoi ce positionnement ? L’AFDPE défend l’idée selon laquelle les propriétaires d’engin sont des usagers de la route responsables et responsabilisés. Ils ont investi pour acheter leur véhicule, l’utilisent pour les loisirs mais aussi pour des trajets du quotidien, s’équipent de protections, souscrivent une assurance dédiée et respectent le code de la Route.

Pour l’AFDPE, le dispositif réglementaire prévu par le gouvernement « ne correspond pas aux attentes et à la pratique raisonnée des utilisateurs propriétaires de leurs engins qui s’inscrivent largement et depuis longtemps dans une démarche écologique citoyenne et responsable ».

Elle formule trois demandes principales : l’autorisation de rouler hors agglomération, une limitation de vitesse calquée sur celle des vélos à assistance électrique (soit 25 km/h) et la création d’une catégorie « EDPM rapide » pour les engins roulant à plus de 25 km/h, assortie d’obligations spécifiques.

Le bureau de l’association est principalement constitué de membres d’associations de wheelers déjà actives au niveau local ou régional. On y retrouve également l’organisateur des Electric Games de Monségur.

L’association n’a (à l’heure où nous publions ces lignes) pas encore communiqué ouvertement sur les actions concrètes qu’elle compte mettre en place. L’adhésion, gratuite, se fait au travers d’un simple formulaire. Le 24 juin, elle annonçait avoir déjà fédéré plus de 1000 adhérents en une semaine.

ANUMME : Association Nationale des Utilisateurs de Micro-Mobilité Électrique

L’Anumme prend quant à elle le parti d’intégrer l’ensemble des usagers, propriétaires ou non de leur engin : puisque la micro-mobilité est un phénomène global, autant en intégrer toutes les composantes, d’autant qu’une partie de la réglementation prévue découle des problèmes engendrés par le libre-service.

« Nous souhaitons porter la parole des utilisateurs et faire évoluer les projets de réglementation en cours et à venir, car nous constatons actuellement des incohérences ou des oublis dans le futur texte de loi qui ont pour origine une certaine méconnaissance de ces engins et des pratiques de notre communauté », explique l’association sur son site.

Elle formule dans l’immédiat trois demandes principales : une limitation à 25 km/h, une suppression de l’amende de 1500 euros prévue en cas d’utilisation d’un engin capable de dépasser cette limite et l’autorisation de rouler sur la chaussée hors agglomération.

Son bureau réunit notamment plusieurs administrateurs et membres de groupes Facebook dédiés aux grandes marques de trottinettes électriques, ainsi que le créateur de l’événement E’trott Games.

L’Anumme promet la mise en place rapide d’un certain nombre d’actions concrètes : un plan média pour annoncer sa création, une campagne de communication auprès des élus, l’organisation d’événements dédiés à la mobilité et le recours à un avocat pour examiner les faiblesses du décret à venir. Elle anime son site, ainsi qu’un « groupe de travail » public sur Telegram.

Le prix de l’adhésion, réalisable en ligne, est fixé à 30 euros pour les particuliers. L’association, déclarée comme étant à but non lucratif, explique que les fonds collectés serviront à financer ses activités, les déplacements et le conseil juridique. Le compteur d’inscription indique 53 adhérents à l’heure où nous mettons en ligne.

Soutenir la mobilité électrique

Deux associations valent-elles mieux qu’une ? La question mérite d’être posée. La présence de deux entités distinctes se justifie si les actions et le positionnement sont complémentaires. L’intérêt de leur coexistence semble en revanche moins évident si leur création simultanée n’est due qu’à des mésententes ou des batailles d’ego.

Nous essaierons de revenir prochainement sur les projets respectifs des deux associations. En attendant, toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une meilleure prise en compte des usages réels sont les bienvenues. Le développement de la micro-mobilité est un enjeu à la fois social et écologique : donner des moyens pratiques, rapides et économiques de se déplacer de façon individuelle, c’est aussi participer à l’inclusion des populations isolées, désengorger les routes et travailler à la réduction de CO2 !

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6 Commentaires

  1. Bonjour,
    merci pour cet article 😉
    La collaboration et la coordination entre les 2 associations est en place au travers d’un flux Telegram dédié à nos 2 bureaux.

    Répondre

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